Hier mardi 26 décembre, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a annoncé un ajustement en hausse du prix de l’électricité en Côte d’Ivoire de 10 %. Cette mesure rentre en vigueur à partir du 1er janvier 2024, et concerne tous les abonnés de la Compagnie ivoirienne d’électricité.
Une décision qui surprend une grande majorité de la population ivoirienne dans un contexte, où la cherté de la vie est insupportable. Surtout que c’est la deuxième augmentation du coût de l’électricité en l’espace de 6 mois au cours de la même année 2023.
La première augmentation de 10 %, c’était le 1er juillet 2023. Elle a concerné les professionnels, et les particuliers dont l’abonnement atteint ou dépasse 15 ampères, et ceux utilisant la moyenne tension et la haute tension, de 15%. Cela a touché 11 % des utilisateurs, soit 412 000 abonnés sur un total de plus de 3 millions. Les raisons étaient entre autres de « sauver un secteur dont l’équilibre financier devient de plus en plus précaire », avait expliqué Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, le 8 juin, à Abidjan. Une autre raison plus financière la « perte d’exploitation du secteur estimé à 161 milliards ». L’ajustement des tarifs devrait permettre à notre pays de réduire la perte d’exploitation du secteur de 76 milliards de francs CFA, soit 115 millions d’euros.
La deuxième augmentation annoncée mardi et qui rentre en vigueur le 1er juillet 2024 , prend en compte tous les abonnés de la CIE (ménages, industriels et administrations).
Pour ce nouveau ajustement du prix de l’électricité, le gouvernement a donné plusieurs raisons dont la principale est de combler le déficit de 127 milliards de FCFA enregistré pour cette fin d’année 2023. Selon le gouvernement le secteur de l’électricité traverse aujourd’hui des difficultés financières liées à une conjugaison de facteurs défavorables généralement exogènes, tels que la hausse du dollar et la crise Russo-Ukrainienne.
Le président Alassane Ouattara rattrapé par la réalité
En 2015, le gouvernement avait revu en hausse le prix de l’électricité avec un ajustement de 16 % sur 3 ans, visant à stimuler la production, améliorer le transport et la distribution de l’électricité tout en assurant un meilleur accès des populations. Mais cette décision avait conduit à des manifestations populaires en 2016. Face à cette pression populaire, le président Alassane Ouattara a annoncé une baisse du coût de l’électricité et surtout appelant à mettre fin au monopole de la CIE et de la SODECI.
Lorsqu’il tenait ces propos, le président Alassane Ouattara était face aux syndicats des travailleurs à l’occasion de la fête du travail le 1er mai 2016. Il a poursuivi pour dire : « Les prix vont baisser, parce que la distribution coûte très chère ».
7 ans après cette déclaration qui a donné de l’assurance aux populations, le constat est que le coût de l’électricité n’a pas pu baisser, et au delà de sa il a augmenté du aux différentes raisons géopolitiques. Et le secteur demeure monopolisé par la CIE.