Le pétrole chute de 4 % alors que les États-Unis imposent des tarifs douaniers massifs sur la Chine
Les prix du pétrole ont lourdement chuté mercredi, atteignant leur plus bas niveau depuis février 2021, en raison des inquiétudes croissantes concernant la demande mondiale. Ces craintes sont alimentées par l’intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ainsi que par des prévisions d’augmentation de l’offre mondiale.
Vers 4h23 GMT, le baril de Brent perdait 2,38 dollars (soit 3,79 %) à 60,44 dollars, tandis que le brut américain WTI reculait de 2,46 dollars (soit 4,13 %) à 57,12 dollars. Les deux indices ont ainsi plongé à leur plus bas niveau en plus de quatre ans.
L’écart entre les contrats à six mois du Brent est tombé à 79 cents, signalant une possible situation de surplus sur le marché. Cet écart a chuté de 86 % depuis son sommet de 5,69 dollars en janvier, qui traduisait alors une offre resserrée et des espoirs de reprise de la demande chinoise.
Cette baisse survient alors que les prix du brut sont en déclin depuis cinq séances consécutives, conséquence directe de l’annonce du président américain Donald Trump pour de nouveaux droits de douane massifs sur la majorité des importations, ce qui a ravivé les craintes d’un ralentissement économique mondial affectant la consommation énergétique.
Les nouveaux tarifs douaniers américains de 104 % sur les importations chinoises sont entrés en vigueur mercredi à 00h01 (heure de la côte Est), après que la Chine a refusé de lever ses propres taxes de représailles sur les produits américains avant l’échéance fixée par Washington.
Pékin a fermement rejeté les menaces américaines, qualifiant les nouvelles mesures de « chantage », et a maintenu ses droits de douane de 34 % sur les produits américains.
Selon Ye Lin, vice-présidente des marchés pétroliers chez Rystad Energy, « la riposte ferme de la Chine compromet toute chance de règlement rapide entre les deux puissances économiques, ce qui ravive les craintes d’une récession mondiale ». Elle ajoute que « la croissance de la demande chinoise en pétrole, estimée entre 50 000 et 100 000 barils par jour, pourrait être compromise si le conflit perdure. Néanmoins, une politique de relance intérieure pourrait compenser partiellement cet impact. »
La situation est aggravée par la décision de l’OPEP+ (incluant la Russie) d’augmenter sa production de 411 000 barils par jour à partir de mai, ce qui pourrait accentuer l’excédent sur le marché mondial, selon les analystes.
Goldman Sachs prévoit désormais que les prix du Brent et du WTI pourraient descendre respectivement à 62 et 58 dollars le baril d’ici décembre 2025, puis atteindre 55 et 51 dollars d’ici la fin 2026.