Le président ivoirien Alassane Ouattara envisagerait combler le déficit public et financer des grands projets d’infrastructure, en mettant en garantie les futurs revenus que pourrait générer le gisement Baleine pour des emprunts, selon Africa intelligence.

« Afin de combler un trou dans ses finances publiques, la Côte d’Ivoire envisage d’emprunter 9,7 milliards de dollars en 2024, dont près de 5,7 milliards sur les marchés financiers. Le président Alassane Ouattara privilégierait d’utiliser les revenus générés par le méga-gisement Baleine comme garantie des futures dettes, alors que son taux d’emprunt en francs CFA a bondi à 5,7 % en octobre 2023 », souligne Africa Intelligence.
Le gisement Baleine, détenu en partie par l’État ivoirien via la société nationale Petroci, devrait générer d’importantes recettes une fois pleinement opérationnel. Avec une participation de 17 % dans le gisement, l’État prévoit de récupérer 52 % des ressources produites par le groupe pétrolier italien ENI, qui estime les réserves à 2,5 milliards de barils.
L’on note que, à en croire Africa Intelligence, que cette stratégie n’est pas nouvelle pour la Côte d’Ivoire. Sous Laurent Gbagbo, en effet, le pays avait déjà utilisé ses ressources pétrolières, ainsi que les revenus issus de l’exportation de cacao, comme garantie pour obtenir des conditions d’endettement plus favorables.

Cependant, l’efficacité de cette stratégie reste à voir, et le pays doit naviguer avec précaution pour assurer la stabilité économique tout en poursuivant ses ambitieux projets de développement, surtout que le contexte est visiblement différent. Il faut indiquer que la production du Champ baleine a débuté en 2023. Elle s’élève pour l’instant à 20 000 barils par jour et 25 millions de pieds cubes de gaz. Le groupe ENI qui envisage d’investir près de 11 milliards de dollars dans ce champ, table sur 150 000 barils par jour lors de la phase plateau en 2026.