L’Afrique produit aujourd’hui environ 10 % de la production mondiale du pétrole qui était de 3,8 milliards de tonnes en 2000. Et la moitié de cette production africaine provient du Golfe de Guinée qui concentre à elle seule 60% de la production du continent.
Les eldorados pétroliers africains
La plupart des pays du continent sont des eldorados pétroliers, à savoir Nigeria (1ère, 2037 000 b/j), l’Angola (2ème, 1707 000 barils par jour.), l’Algérie (3ème, 1641 000 b/j), la Lybie (4ème, 852 000 b/j), l’Egypte (5ème, 653 000 b/j), le Congo Brazzaville (6ème, 354 000 b/j), la Guinée Equatoriale (7ème, 206 000 b/j), Gabon (8ème, 198 000 b/j), Ghana (9ème, 152 000 b/j), la Côte d’Ivoire (15ème, 55 000 b/j) etc.
Ils ont pour principaux clients les puissances étrangères, notamment l’Union Européenne (30%), les Etats-Unis (20%), la Chine (25%) et l’Inde (15%). Ces pays opèrent sur cette zone au travers de leurs multinationales publiques ou privées qui achètent ainsi 90% de la production du continent. A l’heure, l’Afrique représente un intérêt géopolitique majeur et particulièrement incontournable pour les Américains, Européens et Asiatiques.
Golfe de Guinée : enjeu de puissance et d’influence des grandes puissances
L’Afrique subsaharienne n’est pas en marge dans la production mondiale pétrolière. Le Golfe de Guinée concentre à elle seule 60% de la production du continent. Il est donc dorénavant un centre d’attention de toutes les grandes puissances à la recherche de l’or noir. Il faut noter que depuis 1958, première année d’exploitation des premiers champs en Afrique subsaharienne, à partir du Nigéria, la zone est devenue une convoitise des grandes puissances mondiales.
Selon le Cambridge Energy Research Associates, le potentiel de croissance de la production pétrolière dans la région serait plus important que celui de Russie, de la mer caspienne ou de l’Amérique du Sud. La zone produit aujourd’hui 5,5 millions de barils par jour et devrait atteindre 10 millions de barils par jour à horizon 2030 à l’occasion de récentes découvertes de puits pétroliers au Congo, en Guinée Equatoriale, à Sao tomé et principe, au Tchad et de nouvelles techniques de production. Le Golfe de Guinée détiendrait environ 24 milliards de réserves, soit 11% des réserves mondiales.
Ainsi, la lutte de positionnement des grandes puissances dans ces pays comme zone d’influence prend toute son importance et reflète désormais une stratégie de contrôle et d’approvisionnement en cette ressource énergétique aux enjeux de développement et de sécurité économique.
Aujourd’hui, l’or noir représente 95% des exportations du Nigéria, 85% des exportations du Gabon, 90% de celles du Congo, 97 % en Guinée Equatoriale, 80% au Tchad. En effet, le pétrole représente une manne financière importante des pays du Golfe de Guinée en matière de ressources. Ces exportations pétrolières contribuent à plus de 75% dans le budget de chacun de ces Etats. Pour les exploitations, ils font appel à des compagnies pétrolières étrangères. Elles sont pour la plupart dominée par les firmes européennes (Total, Perenco, Shell ENI, Glencore, BP), américaines (Chevron, Exxon Mobil), malaisienne (Petronas), et chinoises (CNPC, Sinopec, CNOOC). Ces compagnies se livrent une bataille dans le Golfe Guinée et sont accompagnées chacune en ce qui leur concerne par des actions politiques, diplomatiques et même militaires de leur pays.
La Chine, principal client des pétroliers africains
Il est su de tous que la grande partie des pays africains producteurs de pétrole exportent vers la Chine. Laquelle a une politique de conquête de l’or noir africain agressive depuis les années 1990 afin de combler son déficit de ressources énergétiques. D’après la Banque mondiale, 85 % des exportations africaines vers la Chine proviennent de l’Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Soudan.
Les Pays producteurs du Golfe de Guinée devraient profiter de l’évolution actuelle des cours du pétrole pour accélérer leur développement. Pour ce faire, ils doivent mettre en avant la bonne gouvernance, la diversification de leur économie encore dépendant de la ressource pétrolière, le réinvestissement des revenus pétroliers dans les secteurs qui conduiront à une croissance inclusive, redynamisant l’économie mais aussi et surtout pour le bien-être des populations.
Patrice Yao
Références
https://www.ege.fr/infoguerre/le-petrole-enjeu-de-puissance-et-dinfluence-dans-le-golfe-de-guinee